Stop islamophobie : piscine pour tou.te.s !

Face à la multiplication des arrêtés racistes pour interdire l’accès aux piscines aux femmes en burkini, une action de soutien était menée à Paris dimanche 1er septembre pour dénoncer l’islamophobie. En voici le récit.

Objectif : Revendiquer notre droit aux loisirs et à l’espace public, droit qui nous est refusé par un État appliquant des mesures islamophobes, sexistes et excluantes.
Une quinzaine de personnes (femmes musulmanes portant le voile ou non, racisées, trans et allié.e.s) se sont organisées dans le but de revendiquer ces droits.

Dès l’entrée dans l’espace de baignade, et dans l’eau, 2 maîtres nageurs interpellent les femmes en maillot couvrant.

Motif de cette interpellation : leurs maillots de bain ne seraient pas adaptés au règlement intérieur de la piscine, bien que ces derniers soient en lycra (seule obligation qui figure dans le règlement intérieur).

Face à nos chants (repris de l’action d’alliance citoyenne 38) le ton monte, un des maîtres nageurs se fend d’un « ta gueule » virulent, ils se concertent entre eux et feignent une acceptation de la situation.

La baignade se poursuit gaiement, lorsque nous apercevons une voiture de police à travers la baie vitrée. 
Les FDO pénètrent dans l’espace baignade, et nous demandent de sortir de l’eau, ce que nous refusons pour continuer à chanter le chant des Grenobloises.

Entre temps, un nageur a arraché les bonnets de 2 femmes en maillots de bain couvrant (MC). Un homme se glisse entre les FDO et nous, baisse son maillot de bain, agite son appareil génital, et exhibe fièrement son anus aux yeux de tous les utilisateurs (nb: en ce dernier jour de vacances, bcp de familles avec enfants présentes).

Cet homme est écarté par un baigneur et non par les FDO, qui semblaient plus préoccupés par les femmes en maillots de bains couvrants.
Les FDO demandent à parler à une responsable du groupe. Nous refusons de désigner une personne en particulier, et également de sortir de l’eau.

Alertés par d’autre baigneurs, nous informant de la fermeture de la piscine, nous comprenons être la cause de cette fermeture : nous pensions qu’elle était plutôt due à l’islamophobie et au sexisme qui structurent notre société.

Après concertation, il est décidé par le groupe de sortir de l’eau.
Plusieurs personnes nous interpellent dans les vestiaires, cherchant à comprendre le but de notre action.
Certains nous donnent de la force, mais tous sont déçus, nous comprises, de la fermeture de la piscine.

Nous sortons de la piscine dans le calme, malgré la crainte d’agressions de la part d’utilisateurs islamophobes.

La banderole « piscine pour toustes, stop à l’islamophobie » est brandie par le groupe, et la chant Grenoblois repris à tue tête.
Personne n’a été interpellé.

L’action menée aujourd’hui, les réactions de la Piscine Municipale de la Cour des Lions (11e) témoignent des politiques publiques islamophobes et sexistes visant au contrôle des corps des femmes, qui structurent l’État : par ses lois, ses réglementations, et justifient des agressions.

Ci-joint, le communiqué de presse de l’action. 
« Ne nous libérez pas, on s’en charge. À chaque femme, son corps. À chaque femme, son maillot. À tous.tes, l’accessibilité, le respect de nos choix. »

Stop islamophobie : piscine pour tou.te.s !
Stop islamophobie : piscine pour tou.te.s !
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