Où en est-on de la question du pouvoir ?

Après un précédent texte centré sur la question de l’organisation et l’obscurité contemporaine du concept de victoire, il nous a semblé utile de prolonger la réflexion en nous confrontant à une série de problèmes qui semblent constituer le point aveugle (et donc aussi bien le point de butée) des mouvements de la dernière période : quel est le sens, aujourd’hui, du mot révolution ? Qu’est-ce que cela implique du point de vue du rapport à l’État ? Bref, où en est-on de la question du pouvoir ?
Ce texte est une invitation à réouvrir le débat au sein de notre camp.

1er décembre 2018 : jamais sans doute depuis Mai 68, le pouvoir d’État n’avait à ce point vacillé en France. Pour la première fois depuis un demi-siècle, l’insurrection se conjuguait au présent, la chute du régime redevenait une perspective crédible. Crédible mais, tout aussi bien, brumeuse – absolument irreprésentable. « Faire quoi quand on a réussi, quoi mettre à la place de ce qu’on renverse ? Imaginons, pour le plaisir, un acte 2 ou 3 des gilets jaunes qui parvient à l’Élysée, et vire Macron manu militari. Quoi après ? C’est tellement incertain que c’en est difficilement figurable.1 »

La simple opération mentale consistant à se demander ce qui aurait pu se passer si, ce jour-là, le dispositif entourant l’Élysée avait fini par céder, si la foule émeutière avait investi le palais présidentiel, suffit à convaincre du fait que personne ne dispose aujourd’hui, non pas même d’un plan de bataille, mais ne serait-ce que d’une idée minimale concernant l’étape d’après. Les manifestants qui, depuis le ravage des Champs-Élysées un jour de mars 2019, crient « Révolution ! Révolution ! » dans les cortèges – transformant ce mot, qui semblait relégué aux livres d’histoire, en clameur populaire – expriment sans doute une volonté diffuse de renversement de l’ordre établi. Mais il n’existe pas, aujourd’hui, de perception partagée de ce que révolution pourrait vouloir dire. Pour être exact, il n’existe même pas de véritable discussion à ce sujet.

L’histoire nous apprend que les opportunités sont rares. Lorsqu’elles se présentent, les révolutionnaires sont la plupart du temps démunis, insuffisamment préparés. Et dans ce cas, qui rafle la mise ? Les forces déjà organisées, disposant d’un enracinement de masse et d’un projet politique assumé (l’exemple égyptien est, de ce point de vue, aussi dramatique que riche d’enseignements). Notre camp ne peut plus se satisfaire d’un tel vide stratégique. Les mouvements, pour être réellement victorieux, doivent adjoindre à la coordination d’action qui les caractérise une coordination de visée. Il est temps de réouvrir le débat sur la question du pouvoir.

Non seulement nous n’avons pas la moindre idée claire sur le sujet, mais nous constatons même une réticence idéologique, si ce n’est un refus pur et simple de s’y confronter. Or on ne peut pas, aujourd’hui, laisser s’installer la conviction d’un refus principiel de la prise du pouvoir. Ou, pire encore, la conviction que de ce problème, il ne faut pas se préoccuper. Car derrière ce refus il y a malgré tout, en termes de conscience collective, l’acceptation implicite de ce que l’État du capital, et le régime de propriété dont il constitue le rempart, sont ici pour durer. Réintroduire la question du pouvoir c’est réintroduire un antagonisme, non plus seulement tactique, mais stratégique.

Il est clair que la prise du pouvoir d’État ne peut plus constituer l’objectif régulateur de la politique d’émancipation, ni définir la politique elle-même dans son essence. Il est tout aussi clair que cette question n’est pas immédiatement à l’ordre du jour de notre pratique militante – ce serait absurde de le croire. Cependant, toute réflexion sérieuse visant à penser les conditions d’un processus révolutionnaire aujourd’hui impose de s’y mesurer.

Où en est-on de la question du pouvoir ?

Nous tenons sur l’idée que le dépérissement de l’État doit être un principe visible au présent dans les luttes elles-mêmes. Cette fonction d’anticipation se donne dans les différentes formes du contre-pouvoir populaire. Soit dans les espaces qui, au-delà – ou plutôt au travers même – de l’antagonisme dont ils sont porteurs et de la contrainte qu’ils exercent, expérimentent (sous une forme embryonnaire) des éléments de communisme préfiguratif. Le contre-pouvoir c’est l’affirmation en actes d’une nouvelle légitimité, extra-légale, alternative, conflictuelle.

Il y a donc quelque chose de la dictature du prolétariat qui, pour ainsi dire, débute dès à présent. Car « le communisme n’est pas un mot, ni un rêve pour on ne sait quel avenir perdu. Le communisme est notre unique stratégie, et, comme toute stratégie vraie, non seulement il commande aujourd’hui, mais il commence aujourd’hui. Mieux : il a déjà commencé.2 »

De quoi parle-t-on quand on parle d’embryons de pouvoir populaire ? On parle par exemple, pour ne prendre que la séquence la plus récente, des innombrables occupations de ronds-points et autres nœuds logistiques qui, en parallèle des émeutes métropolitaines du samedi, ont essaimé lors de la phase initiale du soulèvement des Gilets Jaunes ; on parle aussi bien, à des échelles plus localisées, des zones à défendre ou des cortèges de tête qui reconfigurent les manifestations de rue, à Paris comme ailleurs, depuis 2016.

Mais il est clair qu’aujourd’hui n’importe quelle expérience de contre-pouvoir qui dépasse un certain seuil d’extension territoriale et de puissance antagonique se trouve sous la menace de son écrasement par la force. « S’il y a une leçon à tirer du traitement infligé à Notre-Dame-des-Landes en 2018, c’est que, même locales, les expérimentations ne seront plus tolérées.3 » La mutation autoritaire des régimes « démocratiques » atteint de tels degrés (en termes de militarisation du maintien de l’ordre, de constitutionnalisation de l’état d’urgence, de développement de l’arsenal répressif) ; le capitalisme, rendu à sa sauvagerie libérale primitive, est si peu disposé à quelque forme de compromis que ce soit – bref les marges de manœuvre semblent se réduire à tel point qu’il est tout à fait impensable d’imaginer l’État consentir à une dynamique de contre-pouvoir proliférante qui menacerait son équilibre même.

C’était déjà l’une des leçons de la défaite du mouvement autonome en Italie à la fin des années 1970 : dans une situation prolongée de double pouvoir (qu’elle soit plus ou moins étendue, plus ou moins ouverte ou tendancielle), si le camp révolutionnaire ne parvient pas à constituer une force organisationnelle en mesure de se confronter à la destruction de l’État bourgeois, il s’expose tôt ou tard à son propre anéantissement.

Ce que l’intégralité de l’expérience historique nous montre, c’est que les classes possédantes se battront de manière acharnée et ne reculeront devant aucun moyen pour conserver leurs privilèges. Et que la sous-estimation de ce point, du côté des révolutionnaires, n’a jamais conduit qu’à des désastres.

Le socle ultime du pouvoir des classes dominantes, c’est le règne de la propriété privée des moyens de production, dont la machine d’État est le garant en dernière instance. Ceci ne va pas s’évaporer, ni ne se laissera ensevelir. C’est pour cela que la prise du pouvoir d’État est, à un moment ou à un autre du processus révolutionnaire, incontournable : pour déraciner ce socle, pour briser le droit bourgeois. Pour ratifier, traduire en norme les éléments émancipateurs nés « dans le ventre de la vieille société », les généraliser à tout le corps social4. Il faut donc un élément « en plus » par rapport au seul niveau du contre-pouvoir de masse : une force offensive capable de déterminer la rupture.

Où en est-on de la question du pouvoir ?

Il n’existe pas, dans l’histoire mondiale, un seul exemple d’investissement de l’État bourgeois au moyen de la procédure électorale qui aurait permis d’engager une transformation sociale de long terme. D’abord parce que s’inscrire dans le cadre du parlementarisme c’est renoncer à la possibilité de l’irréversible. Le parlementarisme c’est ce qui rend la réversibilité structurelle. Tout ce que l’on entreprend, l’adversaire pourra le défaire. Continuer à parier sur cette hypothèse revient d’autre part à faire l’impasse d’un bilan sérieux des expériences passées : celles anéanties, à plus ou moins brève échéance, par la réaction violente des classes possédantes et de ses alliés impérialistes, puisque l’inscription dans la légalité institutionnelle ne permettait aucunement d’y faire face (on pense sur ce point à l’Amérique latine, du coup d’État chilien à la Bolivie récente) ; celles qui, désireuses d’appliquer leur programme, y ont finalement renoncé pour se rallier au réalisme austéritaire, contraintes par la corruption intrinsèque des structures étatiques (France 1983, Grèce 2015).

Le réformisme n’envisage qu’une permutation formelle de la place dominante, laissant intactes ces structures mêmes (d’où qu’il s’imagine bien souvent « être au pouvoir », alors qu’il n’est qu’au gouvernement). Or « c’est l’une des thèses essentielles du marxisme que d’affirmer l’impossibilité pour le prolétariat de se servir de la machine d’État bourgeois. La révolution prolétarienne n’est concevable que dans la destruction effective de cet État et l’édification de formes de pouvoir entièrement nouvelles. […] En toute rigueur le prolétariat ne peut occuper la place de la bourgeoisie, il doit détruire cette place même.5 »

En effet Marx déjà, méditant les leçons de la Commune de Paris, affirmait que le prolétariat ne pouvait se borner à « prendre possession » du pouvoir d’État, que la « machine bureaucratique et militaire » ne devait pas simplement « passer en d’autres mains » – elle devait être brisée. Cela, dit Marx, est la « condition première de toute révolution populaire réelle »6. La Commune, dont le premier décret fut la suppression de l’armée permanente et son remplacement par le peuple en armes, exemplifie cette exigence : elle entame sans attendre le démantèlement de l’État bourgeois et de ses institutions, donnant naissance à une forme de pouvoir tout autre, à un « État » qui n’en est plus tout à fait un.

En somme la prise du pouvoir n’a de sens que si, ne se contentant pas d’une « occupation » de la machine étatique, elle engage d’emblée sa destruction. C’est un point décisif, qui concerne la non-symétrie absolue entre l’État bourgeois et le type de pouvoir qui naît de son renversement. Comme l’écrivait Negri en 1977 :

« Tous les premiers décrets doivent viser à rendre irréversible la conquête du pouvoir, mais en même temps, à l’unisson, ils doivent viser à détruire la réalité du pouvoir en tant que revers de la forme-État capitaliste. En d’autres termes, le renverser véritablement – non pas nominalement, mais substantiellement.7 »

Où en est-on de la question du pouvoir ?

La prise du pouvoir est une condition nécessaire, mais non suffisante, de la victoire. En effet, le 20ème siècle nous apprend assez que la réussite insurrectionnelle ne garantit aucunement la victoire du communisme en tant qu’objectif stratégique. Une victoire ne saurait se réduire, ni à la prise du pouvoir d’État, ni à la nationalisation de l’appareil de production. Qu’est-ce qui, au long cours, peut permettre d’orienter le nouveau type de pouvoir issu de la destruction de l’ordre ancien vers son extinction progressive ? Ce dont l’expérience soviétique a été le symbole c’est bien plutôt d’un renforcement monstrueux et illimité de la puissance étatique. Il n’y a eu à ce jour qu’une seule tentative, à échelle de masse, pour enrayer cette tendance de l’intérieur, pour, en somme, relancer le mouvement communiste dans les conditions d’un État post-révolutionnaire bureaucratisé. Il s’agit de la révolution culturelle chinoise (1966-1976)8. Au-delà de son échec historique indiscutable – qui se solde, en 1976, par la restauration du capitalisme et l’ouverture de la Chine au marché mondial – cette expérience fait signe vers la figuration possible d’un pouvoir qui, plutôt que de persévérer dans son être, tendrait vers son propre dépérissement (dont la Commune avait fourni une première esquisse). La question se résume ainsi : est-il possible, en quelque sorte, de faire fonctionner l’État sur un mode non-étatique ? Qu’est-ce qu’une politique qui, incluant la conquête et l’exercice du pouvoir, ne s’y réduirait pas ? « Qu’est-ce que cette politique qui doit en quelque sorte désinvestir l’État en même temps qu’elle l’occupe ?9 »

Dans la dialectique à trois termes entre l’État, l’organisation et les masses, la voie soviétique a été celle d’une fusion des deux premiers (le Parti finissant par coïncider avec l’État) et d’un traitement systématiquement terroriste des contradictions au sein du troisième. Le geste fondamental de la RC consiste au contraire à délier les deux premiers termes (le Parti et l’État), de manière à créer les conditions d’une surveillance permanente des masses sur l’État, qui se donne dans le réveil de la puissance populaire. « Soit le mouvement révolutionnaire s’arrête, mais se figer c’est involuer, soit il se conçoit comme processus continué. Alors, toutes les positions de pouvoir installées, en tant que telles, sont à surveiller, et le cas échéant à attaquer. Tel est le sens même de la RC conçue comme révolution permanente.10 »

C’est une intuition similaire que l’on trouve dans le dernier Lénine lorsque celui-ci, s’inquiétant des tendances bureaucratiques auxquelles semble déjà succomber le nouvel État né de la Révolution d’Octobre, imagine la mise en place d’une « inspection ouvrière et paysanne » en mesure de contrôler ses décisions11. Tout ceci converge vers une idée simple : le nouveau pouvoir ne peut être fidèle aux promesses de la révolution que s’il accepte de maintenir une porosité constante au mouvement de masse, que s’il crée les conditions d’une « saisie continuée du pouvoir constitué par la puissance constituante », de façon à « faire en quelque sorte entrer, mais à titre permanent, le constituant dans le constitué »12.

C’est d’ailleurs tout aussi bien, de nos jours, ce qui se joue dans l’expérimentation au Chiapas d’institutions inédites visant à la réduction – aussi maximale que possible – de la distance entre gouvernants et gouvernés, ainsi qu’à une dé-spécialisation radicale de l’action politique. Ce n’est pas un hasard si les zapatistes constituent aujourd’hui une si vive source d’inspiration à travers le monde : ils ont réussi (dans des conditions certes très particulières et difficilement transposables) à donner l’exemple d’un pouvoir révolutionnaire qui déjoue sa propre séparation, créant un rapport nouveau avec les masses et leur permettant de contrôler les processus de décision politique à toutes les échelles. Il n’y a pas d’autre sens à l’auto-gouvernement : faire que la capacité à gouverner soit progressivement assumable par chacun.13

Puisque tout indique que le risque de capture (ayant pour conséquence la reconstitution d’une classe dirigeante et la dépolitisation progressive des larges masses) est un risque permanent, il doit être traité par une soumission permanente du nouveau pouvoir à la délibération populaire : c’est le sens du mot d’ordre de la RC : « mêlez-vous des affaires de l’État ! »

« De même qu’aucune loi bourgeoise ne peut, en tant que telle, endiguer les flots de la révolution, aucun statut spécial, aucune clause extraordinaire, ne peuvent garantir en tant que tels l’éloignement du danger bureaucratique. La lutte contre la bureaucratie, c’est l’organisation même de l’État ouvrier. Sa condition première est simple : l’élévation constante de la conscience politique du prolétariat, sa participation de plus en plus grande à la gestion de la société. Pas par bureaucrate ou par politicien interposés : directement, quotidiennement.14 »

Où en est-on de la question du pouvoir ?

La conscience anticipante des enjeux de « l’étape d’après » (éclairée par le bilan des expériences passées) doit donc influer sur la nature même de la prise du pouvoir. De ce point de vue, il n’est sans doute pas inutile de remarquer qu’abstraction faite du cas singulier de Cuba, nous n’avons pas, dans l’histoire, un seul exemple de victoire insurrectionnelle à proprement parler. En Octobre 1917, l’État tsariste était déjà considérablement affaibli, en tout cas incapable d’opposer une résistance sérieuse aux assauts du prolétariat de Petrograd mené par les bolchéviks. Quant à la révolution chinoise elle obéit à une tout autre logique – en un certain sens opposée au paradigme d’Octobre – nourrie des échecs sanglants de la doctrine insurrectionnelle classique (urbaine). La prise du pouvoir prend alors une forme dilatée et devient le point d’aboutissement d’un long processus de guerre populaire prolongée s’appuyant sur la paysannerie : l’occupation de vastes zones rurales par l’armée rouge permet la création de « régions libérées » où s’expérimente une organisation sociale alternative (réforme agraire) ; se dessine alors un encerclement progressif du pouvoir central, jusqu’à sa chute définitive15. Ce processus doit sa réalisation, là encore, à des conditions particulières : faiblesse du pouvoir central qui laisse « à découvert » d’importantes portions du territoire, non-intégration étatique de la paysannerie, encerclement des villes par les campagnes.

En réalité nous ne trouverons dans l’histoire aucun modèle qu’il soit possible de copier ou de transposer. Personne ne peut dire aujourd’hui quelles formes nouvelles prendra l’antagonisme stratégique dont nous parlons. Mais commencer à réintroduire, au sein de notre camp, un débat sur la question du pouvoir (et donc, à plus d’un siècle de distance, sur la question de l’État et de la révolution), c’est entamer, à l’épreuve du réel et de ses occurrences par définition toujours imprévisibles, la construction d’une hypothèse stratégique nouvelle qui nous fait cruellement défaut. Dire ce que l’on veut, au-delà de ce que l’on nie et rejette. Se donner les moyens d’y arriver.

  1. https://blog.mondediplo.net/le-capitalisme-ne-rendra-pas-les-cles-gentiment
  2. http://revueperiode.net/un-texte-inedit-de-louis-althusser-conference-sur-la-dictature-du-proletariat-a-barcelone/
  3. Frédéric Lordon, Vivre sans ?, La Fabrique, 2019, p.171.
  4. https://acta.zone/oreste-scalzone-le-debat-sur-lorganisation-post-leniniste-pour-le-communisme/
  5. Alain Badiou, Théorie de la contradiction (1975). Disponible en ligne : http://archivescommunistes.chez-alice.fr/ucfml/ucfml1.pdf
  6. https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er3.htm
  7. https://acta.zone/antonio-negri-domination-et-sabotage-bonnes-feuilles/
  8. Nous renvoyons au livre de Jiang Hongsheng, La Commune de Shanghaï, La Fabrique, 2014.
  9. Alain Badiou, Qu’est-ce que j’entends par marxisme ?, Éditions sociales, 2016, p.31.
  10. Lordon, Ibid., p.205
  11. https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1923/03/vil19230304.htm
  12. Lordon, Ibid., pages 196 et 214.
  13. Jérôme Baschet, Adieux au capitalisme, La Découverte, Paris, 2014
  14. Ce que veut la ligue communiste, Maspero, 1972, p.37.
  15. Mao Zedong, Pourquoi le pouvoir rouge peut-il exister en Chine ? (1928)
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