Il y a 13 ans jour pour jour, le 25 novembre 2007, Laramy et Mouhsin décédaient après avoir été percutés par une voiture de police à Villiers-le-Bel. Ils étaient à bord d’une mini-moto et avaient 15 et 16 ans. Leur mort a provoqué deux semaines d’émeutes dans le Val-d’Oise, se soldant par 119 policiers blessés, dont 81 par arme à feu, et de lourdes peines de prison. Le policier conducteur du véhicule, quant à lui, n’a été condamné qu’à six mois avec sursis pour « homicides involontaires » en septembre 2013 par le tribunal correctionnel de Pontoise (après un non-lieu initialement prononcé en 2009).
La pratique policière du parchoquage n’a pas cessé d’ensanglanter les quartiers populaires ces dernières années, comme en témoigne récemment la mort d’Ibrahima Bah, lui aussi tué par la police au volant de sa moto le 6 octobre 2019 à Villiers-le-Bel.
L’anniversaire des meurtres de Laramy et Mouhsin vient nous rappeler le caractère systémique de l’écrasement raciste et sécuritaire des quartiers populaires, dont les jeunes issus de l’immigration post-coloniale sont les premières victimes. Alors que les policiers mis en cause sont chaque fois blanchis (ou condamnés à des peines symboliques), les familles de victimes se mobilisent continuellement pour demander la vérité et la justice. Notre place est à leurs côtés.