Dans le sillage du rassemblement de mardi dernier aux abords de l’assemblée nationale une foule encore plus imposante s’est rassemblée cet après-midi place du Trocadéro (le parvis des droits de l’homme, ironie de l’histoire, ayant été interdit par la préfecture). Ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont affiché leur détermination à combattre la #LoiSécuritéGlobale.
Comme mardi on notait la présence de nombreux Gilets Jaunes, militants écologistes (dont des membres du groupe Extinction Rebellion France avec leurs drapeaux), lycéens, collectifs de quartiers populaires contre les violences policières (dont le Collectif urgence notre police assassine), associations d’avocats, syndicats de journalistes…
Les prises de parole reflétaient d’ailleurs cette hétérogénéité : de la Ligue des droits de l’Homme à la CGT, d’Edwy Plenel à Fatou Dieng, tous et toutes ont mis en accusation une loi liberticide et autoritaire visant à museler la presse et criminaliser la lutte contre les violences policières.
Aux alentours de 17 heures des torches ont été craquées sous la statue du maréchal Foch, contribuant à redynamiser une ambiance assez passive. Un point de fixation se formait peu après au niveau de l’avenue d’Eylau, alors que le ciel commençait à s’assombrir. Des premiers affrontements ont éclaté : jets de projectiles, feux de poubelle, panneaux publicitaires détruits…
Étonnement la police n’a pas tiré une seule grenade lacrymogène, se contentant d’observer sans réagir, puis faisant usage de son canon à eau positionné à cet endroit depuis le début. Cela n’a pas entamé la combativité des manifestants qui ont tenu tête, répondant aux jets d’eau par des jets de pavé. Un deuxième point de tension se formait avenue Georges Mandel.
Vers 18h, les unités de forces de l’ordre en place à l’entrée de chaque rue adjacente ont avancé simultanément, aidées de la BRAV, pour faire reculer la foule côté Musée de l’homme, matraquant au passage plusieurs manifestants au sol. C’est à ce moment-là que la dispersion a commencé progressivement, les gens regagnant le métro Trocadéro, resté ouvert.
D’un point de vue numérique le rassemblement d’aujourd’hui est une claire démonstration de force, qui reflète l’hostilité quasi générale suscitée par le projet de loi en cours de discussion au parlement. D’autre part, si les affrontements rencontrent toujours une bienveillance diffuse parmi la masse des manifestants (dont beaucoup ont une nouvelle fois choisi de rester en soutien alors que la tension montait d’un cran, applaudissant les jets de projectiles et autres bris de vitrines), force est de constater que le dispositif policier n’a jamais été débordé et n’a eu aucun mal à disperser la foule en temps voulu.
Continuons à maintenir la pression au cours des prochains jours, en diversifiant les initiatives et en favorisant une toujours plus large coagulation des colères face à l’autoritarisme macronien.