Depuis plusieurs semaines, les éboueurs de la ville de Paris sont en grève pour contester le projet de réforme des retraites et les conditions de travail qui sont les leurs, c’est-à-dire des emplois précaires et mal payés. Les horaires sont organisés en plusieurs temps, qui correspondent au fait de se lever tôt, d’attendre de longues heures, puis de reprendre le soir. Conséquence : l’espérance de vie d’un éboueur se situe en-dessous de 60 ans. La réforme des retraites va détruire leur régime spécial, provoquant le décès de l’écrasante majorité d’entre eux au travail.
À force de discussions avec les grévistes, notamment ceux qui ramassent les poubelles, une proposition tactique pour soutenir ses effets a émergé : renverser les poubelles, les lier entre elles, les déplacer, voire d’autres méthodes que nous laissons libre à chaque personne ou chaque groupe de déterminer. La multiplication des renversements empêchera et retardera le ramassage des poubelles, car les éboueurs ne sont pas obligés de les ramasser eux-mêmes ou ne peuvent transvaser le contenu si elles sont attachées.
À l’heure actuelle, les blocages des garages et l’arrêt des centres d’incinération des déchets désorganisent les services de la propreté de Paris. Les collectes ne peuvent plus être assurées normalement et les déchets s’accumulent malgré les coups de cravache du privé. Les résultats d’aujourd’hui :
– 5ème : 15 Tonnes de résiduel.
– 6ème : 13 Tonnes de résiduel.
– 9ème : 23 Tonnes de résiduel.
– 14ème : 47 Tonnes de résiduel.
– 16ème : 155 Tonnes de résiduel.
– 17ème : 133 Tonnes de résiduel.
– 20ème : 74 Tonnes de résiduels.
Nous lançons conjointement avec les grévistes le #PoubelleChallenge, qui vise à agir, individuellement ou collectivement, pour soutenir les salariés de ce secteur en lutte. Le # doit permettre de donner une visibilité à ces pratiques sur les réseaux sociaux et inciter d’autres personnes à rejoindre la dynamique, de la même manière qu’au début de la grève à la RATP, le sabotage de trottinettes avait pris un caractère massif.