La résistance palestinienne a gagné : maintenant, la lutte continue !

Avec l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza, en Palestine, une leçon est extrêmement claire : la résistance palestinienne vit, la résistance palestinienne prospère, la résistance palestinienne s’unit, et la résistance palestinienne gagne. La résistance, sous toutes ses formes variées et créatives, est profondément enracinée dans le peuple palestinien à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine, une résistance légitime qui combat le colonialisme, l’occupation, le colonialisme de peuplement : le racisme sioniste, soutenu de tout son poids par l’impérialisme américain et ses alliés au Canada, en Europe, en Australie et ailleurs. La résistance palestinienne, avec la lutte armée en son cœur, n’est pas seulement le noyau du mouvement de libération palestinien, mais la ligne de front de la défense de l’humanité contre l’impérialisme et la domination coloniale.

Si la machine de guerre israélienne, armée et financée par les États-Unis et les ventes d’armes d’Europe, du Canada et d’ailleurs, a été humiliée par la résistance palestinienne, le cessez-le-feu ne met pas fin à la Nakba du peuple palestinien, le projet du colonialisme sioniste depuis 73 ans. Les Palestiniens continuent de résister à la confiscation des terres, aux démolitions de maisons, au blocus, à l’incarcération de masse, aux exécutions extrajudiciaires, au déni du droit au retour : l’ensemble du projet colonial en Palestine, sur la route du retour et de la libération, de la mer au Jourdain. En ce moment, il est plus crucial que jamais de soutenir la détermination, la résistance et la lutte révolutionnaire palestiniennes par une solidarité et une action mondiales.

La résistance palestinienne à Gaza est entrée dans cette bataille, démontrant clairement l’unité du peuple palestinien et de sa résistance, que ce soit à Haïfa, à Jérusalem, à Ramallah ou à Gaza. La lutte héroïque des Palestiniens de Jérusalem pour défendre leurs maisons et leurs terres, en particulier à Sheikh Jarrah et Silwan, et la défense de la mosquée Al-Aqsa, contre les hordes déchaînées de bandes de colons soutenues par les forces militaires et policières israéliennes, ont mobilisé le peuple palestinien dans son ensemble, à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine.

La force du peuple palestinien dans la Palestine occupée de 1948, conservant son identité, sa cause et sa vision de la libération, chassant les forces d’occupation de ses communautés, défendant son peuple contre les bandes fascistes en maraude aux côtés de la police coloniale, a souligné cette unité fondamentale. En Cisjordanie, les villages, les villes et les camps de réfugiés se sont soulevés pour exiger la libération collective de la Palestine.

Et partout dans le monde, dans les camps de réfugiés qui entourent la Palestine, dans toute la région arabe et dans le monde entier, des millions de personnes ont déjà rempli les rues pour soutenir le peuple palestinien et sa résistance.

Le cessez-le-feu ne met pas un terme à cette lutte. Au contraire, ce moment annonce une nouvelle phase de lutte dans laquelle un engagement et une organisation encore plus importants sont peut-être plus nécessaires que jamais, car la résistance palestinienne a changé les règles d’engagement. La vision qui doit guider cette organisation est claire : retour et libération, justice pour toute la Palestine, de la mer au Jourdain.

La machine de guerre israélienne n’a pas hésité à perpétrer des massacres contre le peuple palestinien. Au cours des 11 derniers jours, au moins 259 Palestiniens et Arabes ont été tués, en particulier des civils, dont 65 enfants et des familles entières, à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem, en Palestine occupée de 48 et aux frontières avec le Liban. À Gaza, les banques, les bâtiments des médias, les usines de produits chimiques et de plastiques, les bâtiments publics, les rues et les infrastructures civiles fondamentales ont été soumis à des bombardements aériens systématiques au cours desquels des familles entières ont été visées, en même temps que l’économie palestinienne. En ce moment, il est essentiel de soutenir la détermination du peuple palestinien à Gaza, avant tout en brisant définitivement le blocus de Gaza.

La vie de chacun de ces martyrs est une histoire précieuse écourtée par la violence du colonialisme. Chaque martyr avait un nom, une vie, une famille, un travail, des rêves et des visions de l’avenir et des souvenirs du passé, tous volés par les bombes et les missiles israéliens, dont beaucoup ont été payés par les contribuables américains. Jusqu’à présent, dans ce soulèvement à travers la Palestine, des centaines et des centaines de Palestiniens ont été détenus par les forces d’occupation israéliennes, aux côtés de 4 500 prisonniers politiques palestiniens, les dirigeants emprisonnés de la révolution palestinienne.

Il y a des tâches urgentes pour le mouvement de solidarité aujourd’hui : avant tout, il s’agit de poursuivre, d’intensifier et de construire la lutte, de rendre notre organisation plus forte et plus profonde, et de construire de plus grands liens de solidarité avec les mouvements de libération du monde entier.

Notre vision de la solidarité doit centrer et soutenir la résistance palestinienne par tous les moyens, y compris la lutte armée, la résistance culturelle, l’organisation politique, la lutte de masse, les grèves, les boycotts et l’action populaire. Le droit des Palestiniens à se défendre et à se libérer du colonialisme, de l’occupation et de l’apartheid est fondamental. La résistance palestinienne n’est pas « terroriste ». C’est un droit fondamental. Cela signifie que nous devons nous battre pour mettre fin aux désignations « terroristes » qui criminalisent la résistance palestinienne et les mouvements de libération. La plus grande force de notre solidarité est de fournir un soutien et un espace pour que la résistance palestinienne puisse se développer et remporter la victoire, en coupant le flux d’armes, d’argent et de soutien politique au projet colonial sioniste.

Cela implique également de construire le mouvement de boycott, d’isoler Israël au niveau international et de pousser les gouvernements internationaux et les Nations Unies à imposer des sanctions significatives à Israël, allant d’un embargo sur les armes à la suppression de l’aide américaine de plus de 3,8 milliards de dollars qu’Israël reçoit chaque année, en passant par la fin des accords commerciaux favorables au Canada, dans l’Union européenne et ailleurs, qui récompensent l’exploitation des terres et de la main-d’œuvre palestiniennes indigènes. Chaque personne peut jouer un rôle dans le boycott d’Israël et des entreprises qui profitent de la mort, de la destruction et du colonialisme en Palestine occupée, à un niveau individuel et, de manière encore plus puissante, à un niveau collectif. Le boycott ne se limite pas à une campagne de consommation, mais s’étend au boycott académique et culturel des institutions israéliennes.

Il est également clair plus que jamais que la résistance palestinienne a effectivement mis fin aux projets de « normalisation » parrainés par les États-Unis et claironnés par les régimes arabes complices. Du Yémen à l’Algérie, de Tunis à Bagdad, de Nouakchott à Rabat, les masses arabes sont descendues dans la rue avec la Palestine. La résistance palestinienne et le soulèvement en cours dans toute la Palestine occupée ont également montré l’échec de l’impérialisme à écraser la résistance, l’autodétermination et la lutte de libération dans toute la région, malgré les sanctions, les invasions et les guerres dévastatrices. La Palestine a réorienté la boussole de la région vers la confrontation avec le sionisme, l’impérialisme et les forces réactionnaires qui les ont permis, et inspire tous ceux qui, dans le monde entier, luttent pour mettre fin à l’impérialisme.

L’impérialisme a continué à fonctionner main dans la main avec son partenaire stratégique, Israël. Cela s’étend non seulement aux déclarations publiques de soutien aux crimes de guerre israéliens par les responsables américains et européens et au flux continu d’argent et d’armes, mais aussi au ciblage et à la répression des Palestiniens et des Arabes en exil et en diaspora.

À Copenhague, Paris et Berlin, des brutalités policières massives ont visé des manifestations de milliers de personnes défilant pour la Palestine. Dans plusieurs pays européens, les manifestations ont été interdites, les manifestants frappés et les organisateurs dénigrés dans le cadre de campagnes médiatiques et politiques visant à criminaliser l’organisation palestinienne. Alors que les Palestiniens de toute la Palestine célébraient la résistance au petit matin du 21 mai, 20 jeunes Palestiniens ont été attaqués et détenus par la police de New York pour avoir manifesté pour la Palestine.

Tout au long des années de la voie Madrid-Oslo du « processus de paix », les Palestiniens en exil et en diaspora ont été mis de force sur la touche et exclus de la direction politique officielle. Aujourd’hui, les Palestiniens de la diaspora réclament leur rôle, leur voix et leur pouvoir dans la lutte pour le retour et la libération.

Au cœur de l’empire, malgré la violence et la criminalisation infligées aux manifestants par la police, la participation massive en faveur de la Palestine a montré clairement que la mythologie du colonialisme sioniste est de plus en plus exposée, et que les politiciens à la recherche du soutien de l’opinion publique pourraient découvrir que le soutien débridé à Israël n’est plus une voie vers le succès politique. Alors que les mouvements de libération des Noirs, de souveraineté indigène et de lutte anti-impérialiste se développent, le mouvement palestinien s’appuie sur des décennies de lutte commune pour proposer une autre vision du monde.

La mythologie du « processus de paix », de l’apartheid et du colonialisme comme « solution », du mirage d’une Autorité palestinienne sous domination israélienne, américaine et européenne est exposée, discréditée et sans vie. Au contraire, la résistance palestinienne est un phare national, arabe et international d’espoir et de vie.

Le peuple palestinien, qu’il soit à l’intérieur des barreaux des prisons, en exil dans les camps de réfugiés, ou qu’il lutte pour la liberté partout en Palestine, du fleuve à la mer, présente une vision claire de l’avenir : une seule Palestine, libérée, du fleuve à la mer. Libérée du sionisme, de l’impérialisme, du colonialisme de peuplement. En ce moment critique, il est temps d’agir, d’organiser, de protester, de construire et de résister ensemble pour faire de cette vision une réalité.

« Ensemble nous vaincrons et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons ». – Georges Ibrahim Abdallah, combattant arabe emprisonné pour la Palestine, depuis les geôles françaises après 36 ans d’emprisonnement. La Palestine vit, l’Intifada continue, la lutte s’intensifie et la Palestine vaincra !  Vive la résistance palestinienne ! Vive la solidarité internationale !

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra

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