Acte IV : Ils aimaient trop la guerre donc fallait leur faire

Des milliers de personnes se sont à nouveau réunies à Paris, par un froid glacial, pour manifester contre la #LoiSécuritéGlobale. Le parcours, plutôt inhabituel, était censé rallier la Place de la République depuis la Porte des Lilas. Ce n’est qu’au prix d’une combativité exemplaire et de violents affrontements qu’une partie de la manifestation a effectivement réussi à rejoindre le point d’arrivée.

Acte IV : Ils aimaient trop la guerre donc fallait leur faire

Dès le début, un dispositif policier beaucoup plus pressant et agressif que samedi dernier collait la tête de cortège, où de nombreux Gilets Jaunes affichaient leur détermination. Derrière, plusieurs collectifs antiracistes et familles de victimes défilaient « contre un État policier qui mutile, assassine et stigmatise ».

Acte IV : Ils aimaient trop la guerre donc fallait leur faire

À peine la manifestation élancée, de premiers affrontements éclataient, les lignes de FDO essuyant des tirs nourris de feux d’artifice, pétards, ampoules de peinture, canettes et autres projectiles. L’hostilité envers la police était palpable parmi les manifestants, excédés devant la mise en place d’une tactique de maintien de l’ordre ouvertement provocatrice. Alors que Macron la veille n’avait rien trouvé de mieux à annoncer que la création d’un numéro vert pour lutter contre les violences policières, le dispositif dénotait clairement de la part de la préfecture une volonté d’intimider et d’aller au contact.

Acte IV : Ils aimaient trop la guerre donc fallait leur faire

Le cortège commençait à descendre l’avenue de Gambetta, tandis que les flics l’encadraient des deux côtés, accroissant la tension. Une fois passée la Place Saint Fargeau, les affrontements ont repris, avec une intensité supérieure : charges et contre-charges ont rythmé l’après-midi, les forces de l’ordre se voyant contraintes à plusieurs reprises au recul. Quelques voitures ont été brûlées au passage, les manifestants se servant du mobilier urbain et de barrières de chantier pour forcer leur avancée.

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Deux banderoles ont été déployées, et immédiatement prises pour cible par les BRAV, dont les charges brutales ont fait revenir la manifestation quasiment jusqu’à son point de départ, au prix de gazages intensifs. Sur le chemin, l’agence bancaire BRED faisait l’objet d’une inspection populaire en bonne et due forme, voyant ses dossiers, archives et matériels informatiques éparpillés façon puzzle, avant d’être brûlés devant les acclamations de la foule.

Acte IV : Ils aimaient trop la guerre donc fallait leur faire

À ce moment-là, une nasse s’est formée, la tête de cortège ayant dû reculer au niveau des camions syndicaux. Une partie de la manifestation s’est dispersée, tandis que l’autre a continué son chemin jusqu’à République, où de nouvelles tensions ont eu lieu, la place étant noyée sous les gaz à l’heure où nous écrivons ces lignes.

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Si la journée de samedi dernier avait un parfum de 2016, celle d’aujourd’hui a illustré une sorte de fusion entre l’héritage du cortège de tête et l’esprit Gilet Jaune, transformant la manifestation, dès son départ, en épreuve de force, refusant de se laisser encadrer par la police, et témoignant d’une volonté populaire diffuse de combattre jusqu’au retrait total de la #LoiSécuritéGlobale.

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Ce n’est qu’au prix d’une solidarité collective sans faille et d’un refus de la dissociation entre bons et mauvais manifestants que le mouvement en cours réussira à maintenir la pression sur le gouvernement jusqu’à le faire plier.

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