Ce vendredi, Emmanuel Macron a annoncé une enveloppe de 413 milliards d’euros pour le financement des armées pour la période 2024-2030. Depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan, où il a exprimé ses traditionnels vœux aux armées, le président a joué la carte de la « transformation » militaire et du « retour de la guerre en Europe » pour justifier une augmentation d’un tiers des budgets de défense par rapport à la loi de programmation militaire 2019-2025. Sur le plan technologique, il s’agit de renforcer les secteurs des drones et des munitions rôdeuses tout en insistant sur la capacité de frappe française et ses moyens de défense sol-air. Usant de la rhétorique de la multiplication et de l’agrégation des « menaces », Macron a également annoncé une augmentation de 60 % du budget du renseignement militaire sur la même période.
Au lendemain d’une mobilisation massive partout en France contre la réforme des retraites ayant rassemblé plus de 2 millions de manifestants, l’exécutif affiche donc clairement ses priorités budgétaires, tout en poursuivant son réalignement atlantiste (en fait, sa subordination sur les visées impérialistes américaines). L’objectif est clair : assumer l’escalade militaire et garantir dans la durée le soutien astronomique à la guerre en cours « jusqu’au dernier ukrainien ».
Pour rappel, Elisabeth Borne a justifié son projet de réforme des retraites par une prétendue hausse du déficit du système par répartition qui passerait de 1,8 milliards d’euros cette année à 43,9 milliards en 2050. Ces chiffres mensongers, contredits par le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites de 2022, permettent tout de même de prendre la mesure du budget alloué au secteur de la défense par le président.
Cessons de nous mentir en prétendant que les caisses de l’État sont vides : la destruction du système des retraites – et plus généralement des services publics – n’est rien d’autre qu’un choix politique.