Penser l'impérialisme aujourd'hui : une discussion avec Max Ajl

Docteur Folamour (1964) - Stanley Kubrick

Dans cette interview incisive, Max Ajl propose une définition du concept d’impérialisme nourrie par les travaux marxistes contemporains, tout en livrant une analyse des enjeux de la situation mondiale, de l’essor de la Chine à la crise de l’impérialisme occidental en passant bien sûr par le rôle contradictoire de la Russie. Ce faisant il formule des pistes pour sortir de la confusion théorique de notre camp et relancer une dynamique anti-impérialiste militante, autour du mot d’ordre de l’abolition de l’OTAN.

ACTA : Nous observons une grande confusion à gauche sur la question de l’impérialisme. Commençons par là : comment définiriez-vous l’impérialisme d’un point de vue théorique ?

Max Ajl : Lorsque nous discutons d’impérialisme, il faut d’une part procéder à une analyse holistique et globale et d’autre part prêter attention à la question des étapes historiques et de la périodisation. Une difficulté réside dans le fait que les gens comprennent souvent l’impérialisme à la fois comme quelque chose que les États font, et comme une caractéristique globale du système capitaliste mondial. 

De manière générale, nous pouvons comprendre l’impérialisme comme l’ensemble des processus au sein du système mondial qui produisent une accumulation polarisée. L’impérialisme, c’est donc lorsqu’un État prend le contrôle des valeurs d’usage, ou des forces productives, d’un autre État ou d’une autre formation sociale, dans le but de maintenir une position dominante au sein du système d’accumulation à l’échelle mondiale. Quand nous disons « position dominante », nous parlons des importateurs nets, ce qui exclut donc des pays y compris grands et puissants comme la Chine, la Russie et le Brésil. 

Ces définitions ne correspondent pas nécessairement à ce que Lénine, par exemple, a écrit dans son célèbre traité politique sur l’impérialisme, bien qu’il ait fait allusion à une telle compréhension. Elles sont plus proches de ce qu’il a écrit lorsqu’il s’est penché sur les questions nationales et coloniales, en parlant de « l’asservissement colonial et financier de la grande majorité de la population mondiale par la minorité insignifiante des pays capitalistes les plus riches et les plus avancés ». Et je pense que c’est également proche de ce que disait Cabral à propos de la « négation du processus historique des peuples dominés au moyen de l’usurpation violente de la liberté de développement des forces productives nationales ».

Nous pouvons alors retirer deux aspects pertinents de ces définitions. Le premier est la domination nationale ; le second est la domination nationale au sein d’un système d’accumulation polarisée, et qui maintient une position dominante au sein d’un système d’accumulation polarisée. Dans le cadre de cette compréhension plus large et de toute période historique, il existe des mécanismes qui soutiennent cette accumulation polarisée de la valeur : l’occupation coloniale directe et l’accumulation primitive, le vol de terres, le drainage, la traite des esclaves dans une période antérieure. Dans la période néocoloniale, l’impérialisme s’est largement manifesté par des échanges inégaux et par des chaînes de marchandises de plus en plus étendues. Actuellement, il se manifeste en outre par une dollarisation militarisée soutenue par le Pentagone (les pétrodollars) et par l’aplatissement pur et simple de clusters entiers de valeurs d’usage périphériques, particulièrement dans le monde arabe mais aussi ailleurs, où l’industrie et l’agriculture sont ravagées, avec la conversion des populations arabes en réfugiés. « Usurpation violente » ne signifie pas que ces valeurs d’usage, ou les vies humaines et les terres, produisent directement de la plus-value par le biais du processus de production. Il se peut que le meurtre, le colonialisme, le dé-développement (de-development) ou la guerre elle-même servent le processus d’accumulation à l’échelle mondiale. Cela va de pair avec des mécanismes plus « économiques » comme l’échange inégal et la surexploitation, qui sont bien sûr en cours. 

Le mérite de cette approche est que nous dépassons les approches « étroitement » économicistes qui se concentrent sur le capital monopoliste et l’exportation du capital. Se concentrer sur l’accumulation polarisée et le contrôle des forces productives – y compris par la destruction – nous pousse à ne pas nous focaliser sur des processus comme l’exportation de capital qui sont en fait structurels au capitalisme à l’ère des flux de capitaux transnationaux, même dans la périphérie.

ACTA : Quel est l’état contemporain du débat marxiste sur la question de l’impérialisme ? Et de quelle manière le concept d’impérialisme a-t-il été renouvelé ces dernières années ?

Max Ajl : Il y a un très large éventail de travaux théoriques sophistiqués, allant de John Smith et Intan Suwandi sur l’arbitrage du travail, la manipulation de la chaîne des prix et l’ingénierie de la valeur ajoutée, aux travaux d’Utsa et Prabhat Patnaik sur la défense de la valeur de l’argent et le rôle des réservoirs de main-d’œuvre tropicale dans la continuité du système mondial, le rôle des vies humaines évaporées et assassinées en tant qu’intrant dans la loi de la valeur – une théorie développée de manière substantielle par Ali Kadri. Il existe également un débat latino-américain très animé sur la théorie de la dépendance, notamment sur le rôle de la super-exploitation, avec Jaime Osorio qui joue un rôle de premier plan. Et dans la région africaine, il y a un vaste travail sur la dynamique systémique de la nouvelle ruée vers l’or et le rôle du semi-prolétariat dans la stabilisation de l’accumulation à l’échelle mondiale – ceci est associé principalement à l’école de l’Agrarian South. Et il y a un travail empiriquement brillant, bien que théoriquement cahoteux, sur l’appropriation inégale du travail et des ressources biophysiques à l’échelle mondiale, regroupé autour des études sur l’échange écologiquement inégal.

D’un autre côté : le débat ? Il n’y a pas de débat. Pourquoi le marxisme londonien ne s’est-il pas engagé dans le travail de Sam Moyo ou de Samir Amin, ne serait-ce qu’en organisant des rétrospectives commémoratives ? En dehors de la Review of African Political Economy et de Development and Change, il serait même difficile d’être au courant de leur existence. Dans la mesure où il y a un « débat », c’est entre des idées et théories substantiellement correctes, comme celles listées plus haut, et une sorte de « théorie » chimérique de l’impérialisme, dépouillée de son essence léniniste, à savoir sa capacité à rendre lisible les dynamiques centre-périphérie ou dominant-dominé au sein du système mondial. Regardons à ce propos le débat entre David Harvey et John Smith, ou le non-débat entre Harvey d’une part, Moyo, Paris Yeros et Praveen Jha (puisqu’il ne leur a pas répondu) d’autre part. En réponse à cela, nous voyons par exemple sur le blog des éditions Verso, l’octroi d’une tribune à Harvey pour qu’il s’exprime sur la géopolitique. Dans quel domaine du débat rationnel-scientifique offrirait-on une tribune à quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle ? Il ne s’agit pas d’un débat à caractère scientifique. C’est un reflet de la dynamique du pouvoir, à savoir que toute une partie de la gauche occidentale n’est pas intéressée par une discussion sérieuse sur l’impérialisme.

ACTA : Il est relativement courant de lire qu’après deux décennies d’hégémonie globale consécutives à la désintégration de l’URSS, l’impérialisme américain se trouve en crise. Crise que semble avoir symbolisée la débâcle de l’été dernier en Afghanistan. Quels en sont les enjeux et de quelle manière diriez-vous que l’impérialisme occidental s’est reconfiguré au cours de la dernière période ?

Max Ajl : Il y a deux processus qu’il faut distinguer lorsqu’on discute de cette notion partiellement chimérique de « crise » ou de « déclin » impérial. Premièrement, l’impérialisme tel que défini ci-dessus, le rapport de domination entre une minorité usurpant le contrôle des forces productives de la majorité, et les États qui cristallisent cette pratique de domination, n’est pas en crise à court ou moyen terme. Le dollar américain reste la monnaie de réserve mondiale. Les États-Unis conservent apparemment la capacité de faire payer leurs guerres au monde entier en brûlant leurs propres ressources productives et leurs richesses, y compris au sein du centre européen. Et le degré de polarisation et d’accumulation relative de la richesse des multinationales basées ou détenues par les États-Unis et des milliardaires américains dépasse l’entendement. Donc, l’impérialisme en tant que pratique politique de domination des ressources du monde par une minorité riche – cela se passe très bien. 

D’un autre côté, il existe une puissante tendance compensatoire. L’essor de la Chine, qui remonte à sa révolution de 1949, modifie les coordonnées du pouvoir américain et mondial de manière profonde et peut-être irréversible. Si l’on admet que l’impérialisme repose sur une accumulation inégale des richesses et des droits sur les ressources, y compris la main-d’œuvre et les marchandises obtenues de la terre, l’impérialisme en tant qu’élément structurel du système mondial, en particulier l’impérialisme américain, ne peut tout simplement pas survivre à l’essor de la Chine. Il le pourrait si la Chine était prête à écraser la reproduction sociale de sa classe ouvrière. Mais ce n’est pas le cas. Le positionnement de la Chine en termes de commerce avec les États-Unis s’améliore parallèlement aux salaires chinois. Donc, l’impérialisme en tant que partie d’un système social historique d’accumulation polarisée ne pourra pas continuer. Alors quoi ? 

Il existe également un contrepoint politique à cette tendance. L’impérialisme du dollar américain va de pair avec une politique étrangère visant à l’effondrement complet des formations sociales périphériques. Pourtant, cette politique est encore et encore, au Yémen, en Syrie et en Iran, incapable d’atteindre ses objectifs maximaux, tandis que les forces d’indépendance nationale ou de libération nationale ne se contentent pas seulement de remporter des victoires constantes sur le champ de bataille contre les États-Unis et leurs mandataires : elles érodent leur avantage militaire qualitatif (comme en Palestine, également).

L’axe israélo-américain n’est plus en mesure d’envahir physiquement la bande de Gaza en raison des capacités techniques et organisationnelles de la résistance : chose remarquable qui est très rarement discutée, et encore moins présentée comme une avancée réelle pour la libération nationale palestinienne après des décennies de défaite – une avancée soutenue par la coopération militaire régionale. En outre, certaines de ces forces, comme au Yémen, commencent à adapter un programme social-développementaliste. Comme un de mes amis aime à le dire, « everything is going to happen ».

ACTA : Beaucoup, y compris dans notre camp, parlent d’un « impérialisme russe », établissant une sorte d’équivalence entre cet « impérialisme russe » et l’impérialisme occidental (sous l’idée générale qu’il faudrait combattre « tous les impérialismes » de manière indiscriminée). L’invasion de l’Ukraine a, bien sûr, donné de nouveaux arguments à cette tendance. Diriez-vous que la Russie est un État impérialiste ? Et comment analysez-vous sa projection militaire récente, de la Syrie à l’Ukraine ?

Max Ajl : La Russie est une puissance capitaliste de niveau moyen. Dans la plupart des analyses que j’ai lues sur l’agenda de Poutine, les intérêts des « oligarques » – les non-Occidentaux reçoivent des noms spéciaux comme oligarque, cheikh, etc. pour leurs riches dans l’imaginaire hallucinogène des va-t-en-guerre occidentaux, même lorsque ces étrangers upper-class seraient des indigents dans la structure de classe des États-Unis – vis-à-vis de l’Ukraine ne figurent guère parmi les déclencheurs de la guerre. Il est certain que les systèmes politiques servent toujours de médiation aux intérêts du capital monopoliste. Le contrôle direct de l’État par les dirigeants du capital monopoliste comme aux États-Unis est inhabituel. Mais dans ce cas, nous avons un ensemble profondément déterritorialisé de détenteurs de richesses. Une grande partie de ce qui est considéré comme une exportation de capitaux est essentiellement constituée par ces Russes de la classe dirigeante qui déposent leurs avoirs en dehors de la zone du rouble. En fait, il y a souvent des éléments monopolistiques substantiels dans les États militairement efficients ciblés par les États-Unis, comme l’Iran et la Russie, qui s’agitent non pas tant en vue d’un agrandissement territorial mais d’une normalisation au sein de la géo-économie dominée par les États-Unis. J’ai des amis qui me disent que le jour où la guerre se terminera en Syrie, certains hommes d’affaires du gouvernement pourraient être ouverts à une reprise des échanges avec l’Occident. 

Alors pour en revenir aux définitions : l’impérialisme concerne l’accumulation inégale et sa régulation politique ; on peut dire, en gros, que les États sont « impérialistes » s’ils prennent part aux fruits de l’accumulation inégale et soutiennent l’architecture politique de l’accumulation inégale. La Russie est en Ukraine pour un mélange d’autodéfense contre l’intrusion de l’OTAN au prisme d’une crise de légitimité intérieure pour Poutine. D’une part. D’autre part, le PIB et la richesse par habitant de la Russie représentent un quart ou un quarantième de ceux des États de l’OTAN. En aucun cas la Russie, qui comme la plupart des États périphériques, fournit de la main-d’œuvre aux chaînes d’approvisionnement mondiales, ne bénéficie de la division impérialiste du travail. 

Au sein de la gauche radicale, il peut y avoir des divergences d’opinion quant à l’étiquetage des actions de la Russie (qui me semblent néfastes pour les classes ouvrières ukrainiennes et russes, même s’il y a fort à parier que les attaques subies par la Russie de la part d’irréguliers néo-nazis asymétriques pénétrant à travers ses frontières depuis une Ukraine de plus en plus lourdement armée et absorbée par l’OTAN le seraient encore plus). Néanmoins, je pense que nous devons prendre cet argument sur l’impérialisme russe au sérieux ou non, mais seulement en un sens spécifique. Sérieusement : il y a des actions de politique étrangère étatique nuisibles qui se produisent. Non sérieusement : pourquoi faut-il identifier cela comme de l’impérialisme ? L’étiquette d’impérialisme est le reflet de la géo-culture occidentale qui révise ses crimes et qui, surtout, est incapable de réfléchir à l’héritage colonial et au présent impérial. En quoi l’invasion russe de l’Ukraine, précédée d’un encerclement agressif de l’OTAN – un fait reconnu par tous, de Joe Biden à John Measheimer – est-elle équivalente aux holocaustes américains au Yémen, en Irak et au Vietnam, où la « menace » était dirigée vers la régulation politique américaine de l’accumulation et de l’exploitation à l’échelle mondiale ? Il ne s’agit pas de menaces similaires. La mise en équivalence est une forme de déni d’holocauste. 

Ainsi, le rôle de la Russie est contradictoire. La guerre avec l’Ukraine signifie le nivellement de l’infrastructure sociale, l’augmentation des éléments nationalistes contre les éléments de classe dans les deux sociétés, la répression croissante de la gauche, et des vies perdues. En Syrie, cela s’est produit alors que l’alternative était le déchiquetage de l’État par l’OTAN, une situation de guerre permanente pure et simple et la perte semi-permanente du rôle de l’État dans la reproduction sociale. Cet aspect n’est pas présent en Russie. Peut-être que l’autodéfense capitaliste semi-périphérique peut fonctionner, mais je trouve qu’il est beaucoup moins important de théoriser ce que fait la Russie que de s’entendre pour pousser à des négociations afin de mettre un terme à l’effusion de sang, tout en profitant de l’occasion pour lever à nouveau la bannière de l’abolition de l’OTAN.

ACTA : Il est possible d’observer un phénomène similaire à propos de la Chine. Dans ce cas, on ne se focalise pas tant sur la dimension militaire (la Chine n’ayant bombardé personne à ce jour) que sur la projection économique (les nouvelles routes de la soie, etc.). Pensez-vous que la politique extérieure de la Chine puisse être qualifiée d’impérialiste ? Et comment les communistes devraient-ils se rapporter à la Chine dans le contexte de la nouvelle guerre froide avec les États-Unis qui déterminera sans doute le siècle en cours ?

Max Ajl : Non. Il y a trois raisons. Premièrement, selon presque tous les calculs sérieux, la Chine est un exportateur net (bien que ses échanges d’heures de travail avec l’Afrique et certains pays asiatiques soient positifs). Cela signifie que l’essor de la Chine n’est tout simplement pas possible parallèlement à une accumulation polarisée à l’échelle mondiale. Il n’y a pas de périphérie étrangère suffisamment grande à exploiter. Ainsi, les anciens concepts ne seront tout simplement pas utiles pour donner un sens à la nouvelle direction de l’histoire. Deuxièmement, il n’est pas utile, pour comprendre l’orientation de notre système social, d’oublier que contrairement aux États-Unis et à l’Union européenne l’accumulation primitive en Chine a été intérieure, et non pas au détriment de centaines de millions de personnes par le biais de la traite des esclaves et du colonialisme (de peuplement). Troisièmement, la Chine n’organise pas de coups d’État militaires et n’envahit pas de nations étrangères, qui sont des éléments constitutifs de l’accumulation polarisée – après tout, l’accumulation polarisée signifie que vous devez empêcher le développement auto-centré dans les pays plus faibles et plus grands du pôle. 

Ceci étant dit, je ne suis pas convaincu qu’il existe une seule position communiste sur la Chine. Les communistes aux Philippines ont affaire à une Chine qui fait du commerce d’armes avec le régime de Duterte, tout comme les communistes en Palestine rencontrent une Chine engagée dans le commerce d’armes avec Israël. De nombreux communistes d’Amérique latine, cependant – et c’est probablement la position dominante – soutiennent que la montée de la Chine ouvre des lignes de crédit et autres marges de manœuvre bénéfiques pour des formes de développement national souverain. Et quiconque affirme connaître l’avenir de la Chine elle-même ment, ce qui, à son tour, redéfinit les paramètres des considérations précédentes.

ACTA : Au cours des dernières semaines nous avons assisté à une reconfiguration du rôle de l’Union Européenne, qui embrasse désormais une perspective plus nettement militariste. L’UE a d’ailleurs récemment décidé de livrer des armes à l’Ukraine, ce qui est une première. Dans quelle mesure cette idée renouvelée d’une « Europe de la défense » peut-elle constituer un échappatoire pour les États européens face à la contestation grandissante de leurs impérialismes respectifs (comme c’est le cas pour Macron et la Françafrique) ?

Max Ajl : Il est difficile de dire dans quelle mesure il s’agit d’une sous-traitance de la politique impérialiste des États-Unis aux États de l’UE et dans quelle mesure il s’agit d’une volonté indépendante de l’UE, mais la plupart du temps, il semble que ce soit le premier cas, les Etats-Unis suivant le modèle syro-libyen de direction par l’arrière (un modèle très efficace pour confondre les secteurs progressistes des États-Unis et de l’UE, bien qu’en Europe la fièvre belliciste ne semble pas nécessiter beaucoup de confusion).

ACTA : Une dernière question. À votre avis, quelles sont aujourd’hui les tâches les plus urgentes des militants anti-impérialistes qui vivent dans le centre capitaliste ?

Max Ajl : Renverser nos gouvernements liés à l’OTAN.

Max Ajl est post-doctorant à la Wageningen University et chercheur à l’Observatory for Food Sovereignty and the Environment. Son livre, A People’s Green New Deal, est paru chez Pluto Press.

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